Présentation

Il existe aujourd’hui un consensus politique et scientifique sur les deux principaux leviers de baisse des émissions liées au chauffage : réduire la demande et décarboner l’énergie de chauffage. La demande peut être maîtrisée par des mesures de sobriété et d’efficacité énergétiques, notamment grâce à la rénovation globale et performante des logements ; la décarbonation des énergies de chauffage nécessite de remplacer les vecteurs les plus émetteurs, que sont le gaz naturel et le fioul par des alternatives bas-carbone. En tenant compte des enjeux sociaux et politiques importants qui y sont liés, ce Décryptage vise à identifier les leviers permettant la décarbonation rapide du chauffage dans les bâtiments, ainsi que les conditions de réussite de cette transition.

Messages clés

  • Le remplacement des systèmes de chauffage constitue une partie intégrante de la rénovation énergétique des bâtiments, au même titre que les travaux d’isolation de l’enveloppe : les deux constituent des leviers complémentaires et le plus souvent indissociables, et doivent être traités comme tels dans les politiques publiques.
     
  • La sortie des énergies fossiles est essentielle pour atteindre la neutralité carbone dans le secteur des bâtiments et implique une sortie rapide du fioul (horizon 2030) et progressive du gaz naturel. Il semble dès lors essentiel d’approfondir le débat politique sur la sortie des chaudières fossiles. Afin d’éviter les verrouillages idéologiques, ce débat devrait se focaliser sur les conditions d’acceptabilité et de mise en œuvre, en distinguant les mesures pour le neuf, les rénovations dans l’existant, et les signaux nécessaires pour structurer l’offre.
     
  • Les systèmes hybrides (associant chaudières gaz et pompes à chaleur électriques) et le biométhane font partie des leviers de décarbonation des moyens de chauffage. En raison du potentiel limité de biométhane mobilisable pour le secteur des bâtiments et des contraintes de mise en œuvre des systèmes hybrides, ces solutions restent néanmoins difficilement généralisables et devraient être réservées aux bâtiments pour lesquels l’installation de pompes à chaleur électriques ne serait pas adaptée.
     
  • Les pompes à chaleur représentent le système de chauffage le plus efficace sur le plan énergétique et climatique, à condition d’être associé à une isolation satisfaisante de l’enveloppe du bâti. Afin d’accélérer leur déploiement, il faudra trouver des solutions aux contraintes d’installation spécifiques à certains types de bâtiments (les copropriétés en particulier) et rester attentif à l’impact sur la pointe électrique hivernale et aux émissions de CO2 associées.
     
  • En complément des cadres nationaux, la mise en œuvre d’une planification locale pour la décarbonation de la chaleur reste essentielle pour mobiliser les sources d’énergie locales et assurer la coordination des choix individuels et collectifs, notamment pour le développement des réseaux de chaleur.
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